étude psychologie

Arrêtez vite le porno ! L’IA révèle les graves dangers pour votre cerveau

La pornographie peut avoir de graves conquéquences insoupçonnés sur votre cerveau et votre esprit. C'est ce que révèle une étude menée à l'aide de l'intelligence artificielle, offrant un nouveau regard sur cette drogue numérique des temps modernes…

En France, la pornographie est désormais entrée dans les moeurs. Selon une étude IFOP publiée en 2023, 55% des Français ont déjà visité un site pour adultes.

Et pour les hommes, ce taux monte même à 74% ! Près de 3,8 millions de Français s'y rendent même chaque jour, selon les chiffres communiqués par Statista.

Toutefois, cette habitude souvent jugée inoffensive peut avoir des effets dévastateurs sur votre psychisme. C'est ce que révèle une nouvelle étude alarmante, qui vient d'être publiée dans le Journal of Psychopathology and Clinical Science de juin 2024.

Ce rapport identifie les principaux facteurs de risque pour l'usage problématique de la pornogaphie, en analysant 74 jeux de données pré-existant à l'aide de l'IA et du Machine Learning.

La pornographie, une habitude problématique pour 38% des adultes

Le terme d'usage problématique de la pornographie (PPU) désigne une consommation incontrôlable, menant à une détresse et à une déficience fonctionnelle. Cela concerne une minorité de personnes, mais les conséquences peuvent être catastrophiques.

On estime qu'entre 1 et 38% des adultes, ainsi que 5 à 14% des adolescents, sont aujourd'hui confrontés à cette situation délicate.

Or, comprendre les facteurs de risque est primordial pour pouvoir développer une prévention efficace et des stratégies de traitement.

C'est tout particulièrement important quand on sait que les troubles de comportement sexuel compulsif, incluant le PPU, ont été reconnus officiellement dans la 11ème révision de la Classification Internationale des Maladies.

Selon l'auteure de l'étude, Beáta Bőthe, professeure de psychologie à l'Université de Montréal et directrice du Laboratoire de Recherche en Sexualité, Technologies et Addictions (STAR Lab), « le PPU semble aussi répandu que d'autres problèmes comme la dépression ».

Néanmoins, « même si nous avons des preuves empiriques sur les risques et les facteurs de protection, notre connaissance est plutôt limitée ». Voilà pourquoi l'institution a souhaité mener cette étude.

Quand l'IA analyse votre façon de regarder du X

Comme l'explique Beáta Bőthe, « les modèles théoriques de notre domaine suggèrent que différents facteurs peuvent contribuer au développement du PPU, et ces facteurs peuvent être en interaction ».

Or, avec l'émergence des méthodes d'analyse de données basées sur l'IA, « nous avons été capables d'examiner ces questions complexes et d'inclure des centaines de risques potentiels et de facteurs protecteurs dans notre étude ».

Afin de mener leur étude, les chercheurs ont demandé les données de 98 laboratoires du monde entier. Ceci leur a permis de réunir 74 jeux de données issus de 16 pays.

Ces datasets, couvrant plus de 112 000 participants, incluent à la fois des données publiées et non publiées et ont évalué le PPU en utilisant différentes échelles reconnues comme la Problematic Pornography Consumption Scale, le Cyber-Pornography Use Inventory, et le Brief Pornography Screen.

Pour les analyser, les chercheurs ont utilisé les modèles de forêts aléatoires : une méthode de Machine Learning basée sur les arbres de classification et de régression.

Cette méthode permet la considération simultanée de multiples variables et de leurs interactions complexes, fournissant une manière robuste d'identifier les facteurs clés du PPU.

Les modèles de forêt aléatoires ont été appliqués à chaque dataset individuellement, avec le score de PPU comme variable dépendante et divers prédicteurs potentiels comme variables indépendantes.

Par la suite, les chercheurs ont combiné les résultats de ces modèles en utilisant des méthodes méta-analytiques pour s'assurer que leurs découvertes soient fiables et généralisables. Voici ce qu'ils ont découvert

Comment le porno peut-il devenir un problème ?

Le prédicteur le plus fiable est la fréquence de l'usage de pornographie. Une consommation régulière se révèle hautement associée avec le PPU, ce qui indique que les utilisateurs fréquents ont plus de risques d'avoir des habitudes d'usage problématiques.

Selon Bőthe, « les individus qui utilisent la pornographie plus fréquemment peuvent avoir un risque plus élevé d'expérimenter des problèmes avec leur usage ».

Toutefois, « il est important de noter que cet usage de pornographie à haute fréquence peut apparaître sans PPU dans certains cas, par exemple en raison d'un fort désir sexuel ».

De plus, « le PPU auto-perçu peut être présent même avec un usage de pornographie à faible fréquence, par exemple à cause d'une désapprobation morale de l'usage de pornographie ».

Voilà pourquoi « l'information sur la fréquence d'usage de pornographie d'une personne n'est pas suffisante pour décider s'ils ont des problèmes avec leur usage ».

Un autre prédicteur majeur est la motivation d'évitement émotionnel. Certains individus utilisent la pornographie pour éviter les émotions négatives, comme le stress ou l'anxiété, et sont plus à risque de développer un PPU.

Ces trouvailles mettent en lumière le rôle de la pornographie comme mécanisme d'adaptation pour éviter la détresse émotionnelle, et l'importance de développer des mécanismes d'adaptation plus sains.

Par ailleurs, l'incongruence morale se révèle aussi comme un prédicteur important. Ce terme désigne le conflit ressenti par les individus quand leur usage du porno entre en contradiction avec leurs valeurs personnelles ou leurs croyances morales.

Ceux qui ont des plus niveaux d'incongruence morale ont plus de risque de signaler un PPU, ce qui indique que les conflits internes peuvent contribuer à des habitudes problématiques.

De même, les individus qui se sentent honteux de leurs comportements sexuels, dont l'usage de la pornographie, ont plus de risques de développer un PPU. Cela suggère que ces sentiments de honte et de culpabilité peuvent exacerber les habitudes d'usage problématique.

Parmi les autres prédicteurs identifiés, on peut citer la durée des sessions d'utilisation, les motivations guidées par des fantasmes, et les facteurs psychologiques plus généraux comme l'anxiété et la dépression.

Un phénomène qui touche davantage les hommes ?

Comme d'autres études auparavant, cette recherche confirme que les hommes sont plus susceptibles d'expérimenter un PPU par rapport aux femmes. Toutefois, le genre reste un faible prédicteur.

L'auteure principale explique que « nous nous attendions à ce que le genre soit un prédicteur important, mais étonnamment, il n'est même pas dans le top 10 ».

Selon elle, cette découverte met en lumière l'importance d'être plus inclusif dans la recherche sur la pornographie et de ne pas se focaliser uniquement sur l'expérience des hommes si nous voulons mieux comprendre ce phénomène.

Cependant, plusieurs zones d'ombre doivent être prises en compte dans cette étude. Elle repose sur des données auto-rapportées, qui peuvent être biaisées.

De plus, ces données proviennent principalement de pays occidentaux, riches, industrialisés, éduqués et démocratiques ce qui limite la généralisabilité des découvertes. Il serait nécessaire d'inclure les données de populations plus diverses.

En outre, les résultats sont très hétérogènes. Une exploration plus approfondie semble donc nécessaire pour pleinement comprendre les facteurs contribuant au PPU. Il faudrait par exemple suivre les participants au fil du temps pour voir comment leur usage se développe et change…

Si vous êtes intéressé par cette étude, vous pouvez la consulter plus en détail en suivant ce lien vers le Journal of Psychopathology and Clinical Science !

Et vous, qu'en pensez-vous ? Connaissez-vous des personnes dont la consommation de pornographie se révèle problématique ? Quelles sont à votre avis les solutions contre ce fléau des temps modernes ? Partagez votre avis en commentaire !

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