Le débat sur les effets du cannabis ne cesse de s’intensifier et une nouvelle étude vient y apporter des éléments clés. Publiée le 28 janvier 2025 dans JAMA Network Open, cette recherche d’envergure a analysé le cerveau de 1 000 adultes afin d’évaluer l’impact du cannabis sur la mémoire. Ses conclusions sont sans appel : une consommation excessive altère significativement l’activité cérébrale.
Selon les résultats, 63 % des gros consommateurs présentaient une activité cérébrale réduite lors d’exercices de mémoire de travail. Cette dernière joue un rôle essentiel dans la gestion et la manipulation des informations au quotidien. Une détérioration de cette fonction peut donc affecter la concentration, la prise de décision et les performances cognitives.
Qui sont les gros consommateurs ?
Les chercheurs ont classé les participants en trois catégories distinctes. Les non-consommateurs avaient pris du cannabis moins de 10 fois dans leur vie. Les consommateurs modérés en comptabilisaient entre 10 et 999. Enfin, les gros consommateurs avaient dépassé les 1 000 prises.
C’est cette dernière catégorie qui a montré les signes les plus préoccupants. Lors des tests de mémoire, ces utilisateurs fréquents affichaient des performances plus faibles et une activité cérébrale réduite. Leur capacité à retenir et manipuler des informations semblait directement impactée par leur consommation prolongée.
Le cannabis est souvent associé à des sensations de relaxation, une altération de la perception du temps et un ralentissement du temps de réaction. Toutefois, cette étude révèle que ses effets vont bien au-delà des impressions immédiates.
Joshua Godwin, professeur adjoint à l’University of Colorado Medical Campus et co-auteur de l’étude, met en garde contre cette consommation excessive. « Les gens doivent être conscients de leur relation avec le cannabis. Les gros consommateurs doivent être plus prudents. »
Une banalisation inquiétante de la consommation
Avec la légalisation croissante du cannabis dans plusieurs pays, son image évolue rapidement. Beaucoup le considèrent comme une substance sans danger, ce qui contribue à une hausse constante de sa consommation. Cependant, les chercheurs insistent sur la nécessité de mieux comprendre ses effets à long terme.
L’étude souligne également un point préoccupant : il reste difficile de prouver si le cannabis entraîne directement une réduction de l’activité cérébrale ou si d’autres facteurs entrent en jeu. Seule une analyse sur le long terme permettra d’établir des liens plus précis.
Des recherches encore nécessaires
Joshua Godwin insiste sur l’importance de poursuivre ces investigations. « Nous devons encore répondre à de nombreuses questions concernant l’impact du cannabis sur le cerveau. Des études sur le long terme sont nécessaires afin de comprendre si la consommation modifie directement les fonctions cérébrales. »
Loin de diaboliser le cannabis, ces résultats rappellent que sa consommation n’est pas anodine. Alors que son usage se démocratise, cette étude incite à une prise de conscience sur ses effets réels, en particulier sur la mémoire et les fonctions cognitives.
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