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Des scientifiques ont créé une intelligence artificielle (IA) apte à examiner les activités du cerveau. Cette technologie, qui analyse l'activité cérébrale, peut déterminer les personnages et les lieux que vous voyez à l'écran.
Une équipe de chercheurs, dirigé par Franziska Gerken de l'Université technique de Munich, en Allemagne, a ouvert de nouvelles portes. Ils ont étudié 29 personnes épileptiques. À ces personnes, on avait implanté des électrodes dans le cerveau pour surveiller leurs crises. Mais qui aurait pensé que ces électrodes allaient bientôt décrypter leurs pensées cinématographiques ?
Comment l'IA analyse-t-elle notre cerveau ?
Grâce à ces électrodes, les scientifiques ont pu enregistrer l'activité de près de 2 300 neurones. Et tout ça, pendant que les participants regardaient le film 500 jours ensemble. Dès lors, le film a pris des allures de laboratoire expérimental !
Lorsque les participants ont revu le film, une magie opère. L'équipe a pu déterminer quelle partie du film captivait leur attention. Comment ? En observant leurs réponses neuronales.
C'est le cas de l'hippocampe, une région cérébrale vitale pour la mémoire. Il contient des neurones qui codent l'identité de divers objets ou personnages. Quant aux lieux des films, ils peuvent être déchiffrés par ces mêmes neurones.
L'hippocampe, au centre de l'activité cérébrale, est donc extrêmement important. Il aide l'IA à décoder ce que le spectateur regarde.
Par exemple, l'activité des neurones sensibles à la vision dans une région appelée gyrus parahippocampique est fascinante. Elle est liée aux transitions et aux emplacements des scènes. D'un autre côté, l'amygdale, une région adjacente, s'active en présence des personnages principaux.
Il s'avère que même si des milliers de neurones s'activent en voyant Summer, l'héroïne, seuls 500 sont cruciaux pour la reconnaître. Sans doute, chaque fois que Summer est à l'écran, un sous-ensemble différent de neurones s'active. Cela indique une mémoire dynamique, stockant des souvenirs en sous-ensembles flexibles plutôt qu'en blocs monolithiques.
Déchiffrer le cerveau : quand nos neurones racontent des films
Rodrigo Quian Quiroga, de l'Université de Leicester, ne tarit pas d'éloges sur ces découvertes. Selon lui, les résultats sont « très solides » et marquent un « grand pas en avant ». Or, il précise : « Les neurosciences regorgent d'expériences qui sont loin du fonctionnement réel de la mémoire. »
Grâce à cette étude, l'analyse des réponses de neurones à des films révèle comment différents groupes de neurones contribuent à l'encodage et au stockage de souvenirs réels.
Cette percée en IA pourrait révolutionner notre compréhension de la mémoire. En identifiant les activations neuronales spécifiques, les chercheurs pourraient mieux comprendre les mécanismes de la mémoire.
À terme, cela pourrait avoir un impact sur les soins des maladies de la mémoire, y compris Alzheimer. En même temps, elle pourrait aussi améliorer les méthodes d'apprentissage basées sur la manière dont nous stockons et récupérons les informations.
Au lieu de simplement regarder un film, nous pourrions bientôt demander à notre cerveau de nous raconter une histoire. Une histoire que seule notre activité neuronale pourrait révéler.
Est-ce que ce n'est pas incroyable ? L'IA ne se contente plus de comprendre nos paroles, elle lit désormais entre les lignes de notre cerveau.
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