Grosse surprise de la part d’EDF qui choisit Amazon comme fournisseur cloud. Encore une institution publique qui snobe les fournisseurs français.
Électricité de France modernise une partie de son système d’information. Pour ce faire, la compagnie publique pouvait choisir un prestataire français. Mais EDF opte pour Amazon et son infrastructure cloud, Amazon Web Services (AWS). Après l’Assurance maladie, c’est une autre compagnie publique qui ne fait pas confiance au cloud français.
Soulignons que cette information serait probablement passée inaperçue sans le Canard enchaîné. EDF se défend d’avoir dissimulé ce renseignement, en arguant que celui-ci est public. Néanmoins, la compagnie nationale d’électricité n’a partagé aucun communiqué sur cette nouvelle collaboration.
860 millions d’euros pour moderniser EDF
Cet accord, conclu au printemps dernier, a pour objectif de digitaliser et de conserver les références des pièces utilisées dans les centrales nucléaires. Cela va permettre une gestion plus efficace du stock et faciliter l’entretien des réacteurs. Rappelons que cette décision s’inscrit dans la volonté de l’État français de prolonger la durée de vie des réacteurs.
D’autre part, Luc Rémont est le grand patron de la compagnie nationale d’électricité depuis novembre 2023. Le PDG a placé la digitalisation de celle-ci au cœur de ses priorités. Cela doit se faire en même temps que la revitalisation du secteur nucléaire. Il faut savoir que le mastodonte français de l’énergie accusait un sérieux retard en matière de numérique.
Une actualisation était donc nécessaire, et EDF va la faire avec Amazon et sa solution cloud. À en croire les révélations du Canard enchaîné, le coût de cette modernisation s’élèverait à environ 860 millions d’euros.
EDF trouve Amazon et son cloud plus sécuritaire
L’hebdomadaire satirique ne parle pas davantage des détails de l’accord avec le géant américain de la tech. En effet, le fournisseur national d’électricité ne souhaite faire de « commentaires ni sur le contenu du contrat », en ajoutant que ces informations sont « couvertes par le secret en matière commerciale et industrielle ».
Par ailleurs, le géant français de l’énergie précise avoir pris sa décision « dans le respect des exigences en termes notamment de cybersécurité, enjeu majeur pour le groupe ». En effet, la sécurité de AWS repose sur une infrastructure solide, des services et des outils de protection des données. Le cloud d’Amazon utilise des solutions innovantes pour la cryptographie, la vérification et la défense contre les ransomwares.
Pourquoi pas un fournisseur de cloud français ?
Ce n’est pas la première fois qu’une institution publique française choisit un géant américain de la tech pour héberger ses données. Rappelons que l’Assurance maladie va confier ses données à Microsoft, au lieu de faire confiance à un partenaire français.
Les discours politiques penchent en faveur du développement d’une offre française capable de faire concurrence à celles des Américains. Néanmoins, la France ne possède pas encore la capacité nécessaire pour proposer des solutions solides à tous les niveaux. Précisons que les États-Unis dominent le marché mondial du cloud, avec notamment AWS, Microsoft Azure et Google Cloud.
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