Le rapport The Future of Jobs Global Report 2025 met en lumière un phénomène inquiétant : près de la moitié des entreprises envisagent de réduire leurs effectifs en raison de l’impact de l’intelligence artificielle. Les experts d’AIPRM ont analysé les tendances de recherche pour identifier les professions les plus vulnérables et celles qui s’adaptent le mieux à l’intégration de l’IA.
Programmation : entre fantasme de remplacement et vraie mutation
C’est la question qui affole les moteurs de recherche : « L’IA va-t-elle remplacer les programmeurs ? ». Avec plus de 5 000 recherches mensuelles, c’est la requête la plus fréquente au monde sur le sujet. En parallèle, le terme « AI programmer » cumule 2 800 recherches. Pourtant, les perspectives d’emploi sont claires : la programmation est l’unique métier de la tech à connaître un déclin prévu de 10 % aux États-Unis d’ici 2033.
Un contraste prononcé avec les développeurs logiciels, souvent confondus avec les programmeurs. Bien que leur avenir suscite également 2 500 recherches mensuelles sur le risque de remplacement, leurs perspectives sont bien plus optimistes : +26 % d’emplois prévus. Si l’IA exécute les tâches techniques avec une redoutable efficacité, la supervision, l’inventivité et la pensée analytique humaine restent essentielles. Ce point soulève une vraie question : nos peurs se basent-elles sur la réalité des faits ou sur une projection alimentée par l’ampleur technologique de l’IA ?

Juristes, médecins, comptables : les secteurs « non-tech » sur la sellette
C’est peut-être ici que le fossé entre perception et réalité est le plus spectaculaire. Le métier d’avocat, par exemple, enregistre plus de 1 300 requêtes mensuelles du type « Will AI replace lawyers? ». Mais c’est surtout « AI lawyer » qui explose, avec 11 000 recherches. Un signe : ce ne sont plus seulement les professionnels qui s’interrogent, ce sont aussi les utilisateurs qui s’intéressent aux alternatives.
Goldman Sachs estime que 44 % des tâches juridiques sont automatisables, soit bien plus que la moyenne tous secteurs confondus (25 %). Pourtant, l’emploi progresse doucement (+5 % prévus d’ici 2033), preuve que la fonction humaine – notamment dans la stratégie et l’interprétation – garde toute sa place. Même phénomène chez les médecins : 900 recherches mensuelles sur leur possible remplacement, contre 16 000 pour « AI doctor ». Et pourtant, l’emploi médical résiste (+4 % attendus). Diagnostic, relation patient, empathie… autant de domaines dans lesquels l’IA peine à convaincre.
Data, cybersécurité et création : entre transformation et complémentarité
Le paradoxe atteint son sommet dans les métiers de la data. Les data scientists, dont le rôle est très technique, sont à la fois craints et convoités. Leurs perspectives de croissance sont les plus fortes du classement : +36 %. Pourtant, on enregistre 800 recherches mensuelles sur leur potentielle disparition, preuve d’une angoisse diffuse… mais mal dirigée.

Pour Christoph C. Cemper, fondateur d’AIPRM, « le plus frappant reste l’écart entre la perception de la menace et la réalité du marché« . Selon lui, ces recherches traduisent une double dynamique : la peur d’être dépassé, mais aussi la volonté de s’adapter. « Les gens ne cherchent pas uniquement à savoir s’ils vont perdre leur emploi, ils cherchent aussi comment rester pertinents. » C’est sans doute là que se joue la bascule : entre rejet et collaboration. Ceux qui choisissent d’intégrer l’IA dans leur quotidien professionnel, plutôt que de la redouter, semblent mieux armés pour la suite.
Article basé sur un communiqué de presse reçu par la rédaction.
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