Écrire « merci » pour être polis avec l’IA, c’est mignon. Mais cela pourrait coûter cher à la société mère du chatbot et quelques tonnes de CO₂ à la planète. Eh oui, même les bonnes manières ont parfois des effets secondaires inattendus.
Un petit « bonjour », « s’il vous plaît » ou « merci » glissé dans une requête a l’air de ne faire de mal à qui que ce soit. Et pourtant, une enquête récente démontre que ces gentilles petites habitudes ne sont pas très recommandées.
Comment un bonjour pourrait nuire à la planète ?
En février, une enquête a été menée au Royaume-Uni et aux États-Unis sur plusieurs centaines d’utilisateurs d’outils comme ChatGPT. Résultat ? Près de 70 % d’entre eux interagissent avec les IA de manière… courtoise
Or, ces échanges ont un coût. Un coût bien réel, bien tangible : celui de l’énergie. Car derrière chaque requête polie, chaque mème rigolo généré par IA, se cachent des serveurs qui tournent à plein régime.
Et qui dit, davantage de consommation d’énergie dit, facture d’électricité élevée. En plus de nuire à l’environnement donc, nous augmentons les dépenses de la société mère du chatbot quand on est poli.
Sur X (anciennement Twitter), un utilisateur a posté un message plein d’ironie : « Je me demande combien OpenAI a perdu en électricité à cause des gens qui disent “s’il vous plaît” et “merci” à leurs IA. »
Sam Altman, le PDG d’OpenAI, a répliqué : « Des dizaines de millions de dollars bien dépensés, on ne sait jamais. » C’est accompagné d’une touche d’humour mais ça m’a tout l’air d’être la réalité.
Alors, une question mérite d’être posée. Si un mot de trop dans une requête consomme davantage d’énergie qui nuit à notre planète, même pour rester poli, ne vaudrait-il pas mieux être… un peu moins sympa ?
Pourquoi être poli avec un chatbot d’ailleurs ?
Ça n’a rien d’étonnant. Pour une large majorité, dire “merci” ou “s’il te plaît” relève d’un conditionnement social. Ce sont des réflexes appris dès l’enfance, que l’on applique naturellement même en s’adressant à un chatbot.
Et quand on y pense, c’est vrai que c’est étrange. Cependant, parfois c’est aussi dû à l’illusion de l’humanité. Plus l’IA parle comme un humain, plus on lui parle comme à un humain. On oublie qu’on s’adresse à une machine et on active nos bons vieux réflexes sociaux.
Bien entendu, tout le monde n’est pas aussi désintéressé. Car il paraît que les requêtes formulées de façon courtoise entraînent des réponses plus longues, mieux structurées, et souvent plus précises.
Pourquoi ? Parce que les modèles de langage s’appuient sur des schémas issus de nos propres dialogues. Et dans nos échanges humains, une phrase polie est souvent synonyme d’un échange sérieux, détaillé et constructif.
Certains sont donc juste polis pour obtenir des réponses de qualité. Mais j’ai essayé de ne plus utiliser « s’il te plaît » avec ChatGPT et ça n’a pas changé grand-chose. À mon avis, une requête claire et structurée fera parfaitement l’affaire.
Et puis il y a… les autres. Ceux qui avouent être courtois avec l’IA uniquement pour éviter d’être dans les premiers à passer à la trappe lorsque les IA finiront par dominer l’humanité. Drôle de réflexion mais qui sait ce que l’avenir nous réserve.
Alors, est-ce que vous êtes courtois avec votre chatbot favori ? Comptez-vous arrêter ? Dites-nous dans le commentaire !
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